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Faillible concile (Editorial)

Abbé G. de Tanoüarn

Nouvelle revue CERTITUDES - juillet-août-septembre 2002 - n°11

Vatican II a quarante ans : cet anniversaire n'est pas passé inaperçu, loin de là. Les ténors de la presse écrite sont revenus à l'envi sur cet événement. Le 11 octobre 1962, Jean XXIII lançait dans son célèbre discours inaugural, ce qui se voulait un grand cri d'amour à l'humanité: plus de condamnation ! Oublions les oiseaux de malheur, ces corneilles intégristes, et ne pensons qu'à la joie de l'humanité devant une Eglise qui désormais veut aller à la rencontre de l'Homme ! Mesurons tous combien ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise, continuait le pape optimiste, et attendons la nouvelle Pentecôte qui ne manquera pas de se produire...

Est-il possible que les hommes d'aujourd'hui aient méprisé ce nouvel humanisme affiché par l'Eglise avec tant de fierté ? Comment le monde n'a-t-il pas été séduit devant ce spectacle d'un désarmement unilatéral de la catholicité ? Voilà les questions qui tourmentaient sans doute le pape Paul VI au douloureux tournant des années 70, lorsqu'il évoquait les fumées de Satan pénétrant dans le sanctuaire et l'autodestruction de l'Eglise. Les commentateurs n'ont guère rappelé cette mélancolie impuissante, qui avait glacé lentement l'âme du pape Montini après le concile. Personne n'a osé reconnaître le Trafalgar spirituel planétaire qui anéantit la catholicité. Officiellement tout va très bien dans l'Eglise de Jésus-Christ.

Quant aux évêques français, réunis à Lourdes au moment de cet anniversaire, c'est du bout des lèvres qu'ils ont évoqué Vatican II. Après 40 ans, alors qu'il faut bien reconnaître à ce Concile une sorte de maturité historique, ils auraient pu entreprendre l'un de ces fameux examens de conscience, qu'ils savent si bien prescrire lorsqu'il s'agit de l'action de leurs prédécesseurs. Mais l'important pour eux est ailleurs, ils réclament simplement « une reconnaissance sociale qui permette un service de tous sans exclusive » (dixit Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux et actuel président de la Conférence épiscopale).

Alors, si personne n'a osé dire du mal de ce funeste concile, nous voulons quant à nous lever ce tabou ou briser ce totem. Ce n'est pas en un jour que sautera l'omerta cléricale qui entoure tout ce qui touche à Vatican II. Mais nous savons que nous pouvons critiquer les documents issus de cette illustre assemblée, puisque le pape Paul VI, son interprète le plus autorisé, nous en donne lui-même le droit, écrivant le 12 janvier 1966, à l'issue de la dernière session : « Etant donné son caractère pastoral, le concile a évité de proclamer de manière extraordinaire des dogmes affectés de la note d'infaillibilité. »

NB : Ceux, parmi nos lecteurs, qui trouveraient d'emblée notre démarche trop audacieuse, peuvent se reporter immédiatement à la Déclaration finale du Premier Symposium de Paris [dans le même numéro - NOTE DU WEBMASTER].