Signe de confiance ou
signe de crise ? Alors que le Saint-Père, ce Jeudi saint de la vingt-cinquième
année de son pontificat, publie sa quatorzième lettre encyclique, entièrement
dédiée au mystère de la messe, au sacerdoce et à l'eucharistie, la question des
assemblées liturgiques devient cruciale : sous des raisons pieuses et pour
répondre à d'apparentes nécessités, l'assemblée sans prêtre se substitue de
plus en plus aux nouvelles messes. La multiplication des « messes sans prêtre »
est-elle un présage d'espérance manifestant la générosité des laïcs, ou bien la
marque inquiétante d'une impasse des réformes conciliaires ?
Lorsqu'il n'y a plus de
prêtre - la situation devient, certes, préoccupante - il semble bon, voire
nécessaire, que les chrétiens se rassemblent le dimanche à l'église pour prier
et sanctifier ensemble le jour du Seigneur. Lui-même l'a promis : « Là où deux
ou trois de réunissent en mon nom, je suis au milieu d'eux. »
Officiellement
approuvées par le pape et les évêques, les célébrations liturgiques sans prêtre
se répandent donc dans les ex-paroisses -en campagne depuis longtemps et
maintenant en zone urbaine - pour maintenir une vie communautaire apparente là
où le désert spirituel, sinon, recouvrirait bientôt la terre. Présidées le plus
souvent par des laïcs et quelquefois par des diacres mariés, ces célébrations
se substituent dans les faits à la nouvelle messe - qu'il s'agisse des ADAP
(assemblées dominicales en l'absence de prêtre), des sépultures, mariages,
baptêmes ou autres formes de liturgie.
Le père Gy : « fragilité théorique » des Adap
« Pour revenir à la
célébration dominicale sans prêtre, soulignait le père Gy dès 1985, sa chance
est au fond de répondre à un besoin purement pratique qui lui fait éviter les
écueils d'une certaine fragilité théorique. » Observation judicieuse du grand
liturgiste français ; mais peut-on aborder franchement, avec le recul du temps,
le problème de cette « fragilité théorique » posé par les ADAP, sans éluder les
difficultés doctrinales ?
Le problème semble se poser
ainsi : présentée comme une nécessité pastorale, cette pratique est-elle un
palliatif provisoire, un pis-aller dans l'attente du retour des vocations
sacerdotales, ou bien correspond-elle à une nouvelle avancée dans le processus
de la réforme liturgique, une expression de la vitalité innovante de l'Église,
une ouverture dans la compréhension du rôle des laïcs et de leur « vocation » à
promouvoir la praxis de la « nouvelle évangélisation » ?
D'une autre façon, la
pleine normalisation des assemblées sans prêtre par Rome, ou bien marque
l'échec de la réforme liturgique et le recul de la messe conciliaire - il n'y a
presque plus de jeunes prêtres pour la célébrer quand les anciens disparaissent
- ou bien, au contraire, son plein aboutissement et son succès. La question se
pose également de savoir si la célébration sans prêtre s'inscrit en rupture ou
en continuité logique avec l'esprit du concile. Quant à la messe de Paul VI,
dont les assemblées du dimanche prennent progressivement la place, on peut se
demander si elle n'est pas massivement appelée à disparaître. Afin d'éclaircir
les motifs et le sens de ces nouvelles célébrations qui modifient en profondeur
le visage de l'Église et sa liturgie, il
faut explorer les dits et écrits de ceux qui ont oeuvré pour leur mise
en place, depuis les années soixante-dix.
Un document de 1973 : « Le rassemblement est-il lié au prêtre ? »
On observera comment le
Centre National de Pastorale Liturgique préparait l'avenir et prévoyait dès les
années 1970 la mise en place de cette liturgie sans prêtre, aujourd'hui
normalisée et partout répandue. En octobre 1973, cette commission chargée
d'appliquer le concile en matière liturgique publie dans son bulletin Info-CNPL
un article d'avant-garde, court mais révélateur : « Des assemblées sans
messe ? »
Il s'agit d'un document
essentiel si l'on veut comprendre rétrospectivement la « théologie de la
célébration » qui inspire à la fois le concile Vatican II et la nouvelle messe
: ce texte prépare les esprits à l'instauration des assemblées dominicales en
l'absence de prêtre (ADAP) et révèle qu'elles étaient programmées dès le début
des bouleversements liturgiques. La messe de Paul VI, aujourd'hui menacée de
disparition, y est présentée comme une étape vers l'assemblée liturgique sans
lien avec le prêtre. Les intertitres du document, à eux seuls, sont éloquents :
« Les chrétiens se rassemblent » ; « Un signe de l'Eglise » ; « Le
rassemblement est-il lié au prêtre ?» ; « Une Eglise qui vit » ; « Préparer
l'avenir ».
Est avancé tout d'abord
l'argument factuel du manque des prêtres, qu'il va falloir prévoir et
anticiper, non pour y faire face en suscitant des vocations sacerdotales, mais
pour s'y adapter en encourageant l'engagement des laïcs : « Le nombre de
prêtres diminue et nous ne sommes pas encore au creux de la vague » ; « des
prêtres savent qu'ils ne seront pas remplacés. » Sur ce point, les faits
donnent raison au document : le nombre des prêtres a chuté vertigineusement, de
67 000 lors du concile, à 16 000 en 2003 ; on prévoit 8 000 prêtres à l'horizon
2008, d'une moyenne d'âge supérieure à 70 ans.
De plus, les prêtres ont
bien autre chose à faire qu'à dire la messe ; ils sont occupés le week-end à de
multiples tâches : « Les activités sacerdotales du dimanche se diversifient :
service de la communauté paroissiale, sans douté, mais aussi présence aux
jeunes, rencontres d'action catholique, sessions de travail qui ne peuvent se
tenir que le week-end... »
A quoi s'ajoutent des
motifs de piété habilement avancés : « Est-ce d'ailleurs une solution saine que
ce travail à la chaîne de prêtres qui courent d'un lieu à l'autre pour célébrer
trois messes - minutées - le dimanche matin ? Cela peut-il favoriser chez le
célébrant sa propre prière et son rôle d'animateur de la prière ?» À ne
célébrer la messe qu'en la disant chaque dimanche en un lieu différent, « on
détruit le rythme hebdomadaire et le sens profond du rassemblement dominical ».
Plutôt que de « colmater sans cesse les brèches », il faut « voir la situation
en face et y répondre positivement », comme en pays de mission.
Comme si l'on prévoyait
lors de sa mise en place la stérilité du nouveau rite, inapte à faire éclore de
nombreuses vocations, il s'agit d'anticiper ce désert annoncé en façonnant dès
1970 une liturgie de substitution sans prêtre. Une telle liturgie serait
désormais pensable, car c'est au peuple de Dieu - ce « nous » collectif - qu'il
appartiendrait, par un pouvoir reçu au baptême, de donner forme au Corps du
Christ : « Le Corps du Christ [l'Église] aujourd'hui n'a pas d'autre visage que
celui que nous lui donnons. » Dans cette chirurgie esthétique qui vise à
rajeunir le visage du Corps mystique, l'assemblée joue un rôle primordial. « Le
rassemblement est-il lié au prêtre ? » La réponse induite ici est négative.
Selon la liturgie conciliaire, ce qui compte et ce qui fait sens, c'est le fait
de se rassembler pour célébrer ; c'est la célébration en soi prise comme
événement factuel, indépendamment de la messe qui s'y trouve ou non célébrée.
« Si l'assemblée est signifiante, c'est tous les dimanches qu'elle doit se
tenir »
L'argument clef de ce
document est clair : l'assemblée célébrante signifie l'Église et la
constitue par elle-même. Or elle n'est pas liée au prêtre : « Dans ce
rassemblement dominical [sans prêtre], l'Église vit, se manifeste et trouve son
visage. » Parce que l'assemblée répond au « besoin [...] de voir l'Église »,
elle peut donc et « doit se tenir » avec ou sans prêtre « tous les dimanches ».
Les fidèles laïcs sont ici investis d'un pouvoir de célébrer qui porte à l'équivoque,
car il n'est plus l'apanage des prêtres ni lié au prêtre. L'acteur principal
d'une telle célébration n'est plus le prêtre mais l'assemblée, qui peut très
bien officier sans lui. La messe de Paul VI apparaît donc comme une étape qui conduira
d'elle-même, à travers l’éclosion des « vocations laïques », à des assemblées
liturgiques qui manifestent et constituent finalement une « Église » sans
prêtres, présidée par des évêques et animée par des laïcs.
Vient surtout l'argument
décisif, théologique : « Si l'assemblée est vraiment signifiante, c'est tous
les dimanches qu'elle doit se tenir. » C'est d'ailleurs le mot « assemblée »
qui a prévalu plutôt que « célébration » pour désigner cette liturgie ( ?) sans
prêtre, dans la terminologie conciliaire. Les « quelques vieilles femmes » qui
assistent encore à la messe sont déclarées « peu représentatives des véritables
éléments qui composent le peuple de Dieu » : elles sont considérées aux yeux du
monde comme non « signifiantes » - voire insignifiantes ! la nouvelle messe
désertée par les fidèles n'apparaît plus suffisamment comme « un signe de
l'Église »... Dont acte !
La consécration
sacramentelle du corps et du sang du Christ se trouve donc relativisée et
minimisée, au profit de l'importance nouvelle donnée à l'assemblée - au sens le
plus sociologique du terme -nouveau symbole eucharistique substitué au
sacrifice : l'assemblée comme telle devient « signe de l'Église » et «
sacrement » du Royaume. La visibilité de l'Église se réduit au peuple réuni en
assemblée cultuelle. Ceci s'inscrit en parfaite cohérence avec les réformes
opérées par Vatican II.
La religion conciliaire
émerge parfaitement : cette doctrine de « l'assemblée signifiante » confirme
les transpositions de sens admises par la messe de Paul VI, dont l'ADAP est
présentée ici comme un prolongement logique et irréversible. La portée
religieuse de la messe ne consiste plus dans l'actualisation du sacrifice, qui
passe à l’arrière-plan : L'eucharistie ne désigne plus en propre le sacrement
du corps et du sang du Seigneur, offert en sacrifice, sous le signe visible du
pain et du vin ; mais plutôt le « rassemblement » du Corps mystique du Christ,
c'est-à-dire de l'Eglise renommée « sacrement », offert et célébré par
l'assemblée qui en est le signe visible et qui le constitue. « Se retrouver
chaque semaine pour célébrer la résurrection du Christ, voilà l'une des marques
les plus apparentes du chrétien. Dans ce rassemblement dominical, l'Église vit,
se manifeste et trouve son visage ».
Pour la Tradition, le fruit
du sacrement de l'eucharistie est l'unité de l'Église. Pour le concile en
revanche, l'Église prend la place du Saint-Sacrement : selon l'expression de Martimort,
« l'assemblée est un signe sacré » ; le fruit du rassemblement ecclésial, c'est
« l'unité du genre humain ». Désormais, « l'ensemble des participants se sent
responsable de l'image d'Église donnée par ce rassemblement. » Religion dont le
culte serait l'image d'elle-même ? N'est-ce pas là une autre religion ?
Les Adap et le précepte dominical : nul n'est tenu d'y assister
En 1986, l'archevêque de
Tours, Mgr Honoré, dans un document qui fit quelque bruit, franchit un nouveau
pas. Bien dans la ligne conciliaire, il considère que le dimanche est
sanctifié, antérieurement à la messe, « d'abord par l'Assemblée dominicale [et
majusculaire] des fidèles ». « Ensemble, ils signifient l'Église. Ensemble, ils
font l'Église » : l'Assemblée prévaut sur la messe en tant que « signe
privilégié de la vie chrétienne » et « sacrement » de l'Église, mais aussi par
sa plus grande « créativité » ; ce qui est nouveau, c'est qu'elle constitue un
véritable « devoir religieux »... ADAP obligatoire tous les dimanches ?
Cependant, sur le fait
que la participation aux ADAP n'accomplit pas le précepte dominical, vient
l'année suivante une réponse ferme de la Congrégation du Culte divin « Les
fidèles ne l'accomplissent pas [le précepte] en participant à la célébration de
la Parole de Dieu ; ils ne sont pas tenus de participer à de telles
célébrations. »
Le 30 juin 1988, un décret du Saint-Siège approuve les Adap
En 1987, c'est le pape
Jean-Paul ÏÏ en personne qui prend la parole : « La liturgie doit demeurer
vivante » est le titre de son allocution à l'Assemblée de la Congrégation pour
le Culte divin du 22 mai 1987. Le pape justifie entièrement les ADAP en
acceptant ce sophisme pratique : « Cette forme de célébration ne remplace pas
la messe, mais elle doit la faire désirer davantage. » Mais comment faire
désirer la messe en préparant et en habituant les fidèles à s'en passer ? Comment
surtout susciter des vocations sacerdotales si le prêtre n'apparaît plus dans
sa fonction sacrée, propre et indispensable : offrir le sacrifice et consacrer
l'Eucharistie ?
Le 30 juin 1988, La
Congrégation pour le culte divin promulgue un Directoire pour les
célébrations dominicales en l'absence de prêtre. Les cardinaux Meyer et Noe
signent un long document destiné à autoriser les ADAP en les normalisant, pour
que « soit gardée la tradition chrétienne du dimanche » [n° 6]. Car le dimanche
est « un jour institué pour le bien de la personne humaine » [n° 16]. Là
où on ne peut « célébrer pleinement » [n° 2] « l'Eucharistie comme mémorial de
la mort et de la résurrection du Seigneur » [n° 1], il est permis et même
recommandé « en notre temps » [n° 18], de réunir rassemblée, « pour manifester
que l'Eglise ne naît pas d'elle-même mais est convoquée par Dieu » [n° 12] ; et
aussi pour que « les fidèles [...] soient protégés de l'attrait des sectes »
[n° 15]. À défaut de diacres, des laïcs désignés, « hommes et femmes »,
pourront présider l'assemblée, diriger « la prière, le ministère de la Parole
et la distribution de l'Eucharistie » [n° 30].
Argument principal,
après les classiques raisons de fait : « le rassemblement dominical est signe
pour le monde du mystère de communion qu'est l'Eucharistie » [n° 50]. On voit
que le mot Eucharistie, par une sorte de synecdoque, change de sens. Se trouve
avalisée en effet la doctrine de rassemblée qui, réunie à la mémoire du Christ,
constitue le signe et le sacrement de la communion humaine, prévalant dans la
praxis pastorale, sur le sacrifice de la messe et sur le sacrement proprement
dit de l'Eucharistie, dont le fruit traditionnel était l'unité de l'Église. Ce
n'est plus le sacrement de l'Eucharistie qui fait l'Église, c'est l'Église-sacrement
qui, rassemblée, fait l'Eucharistie.
Certes, « le caractère
supplétoire de telles célébrations » [n° 21] est bien rappelé, ainsi que la
différence avec la messe, mais ces mises en garde manifestent que la confusion
est déjà partout répandue depuis les années 1970.
«
L'Eglise vit de l'Eucharistie »
A noter que la directive
imposée ici [n° 23], de prier lors des ADAP pour que se multiplient les
vocations sacerdotales, n'est plus suivie en 2002-2003 : la conférence des
évêques de France, présidée par Jean-Pierre Ricard, demande désormais que l'on
prie pour que se multiplient les « vocations laïques ».
La dernière encyclique
de Jean-Paul II, L'Église vit de l'Eucharistie, parue le Jeudi saint, 17
avril 2003, fait allusion en passant à la théologie des ADAP. Le pape renverse
globalement la théorie de l'assemblée célébrante, et relativise l'idée du
sacerdoce commun des fidèles. Indirectement, il semble donc prendre ses
distances et marquer davantage les limites de ces célébrations sans prêtre non
« véritablement eucharistiques. »
« Il faut
malheureusement déplorer, dit le pape, surtout à partir de la réforme
liturgique postconciliaire, en raison d'un sens mal compris de la créativité et
de l'adaptation, que les abus n'ont pas manqué [n° 52]. » « Quand la communauté
est privée de prêtre, on cherche à juste titre à y remédier d'une certaine
manière [...] Mais de telles solutions ne doivent être considérées que comme
provisoires, durant le temps où la communauté est en attente d'un prêtre. » Ce
texte n'entend donc pas mettre fin aux ADAP. Cependant, Jean-Paul II précise :
« Pour être véritablement eucharistique, l'assemblée qui se réunit pour la
célébration a absolument besoin d'un prêtre ordonné qui la préside. D'autre
part, la communauté n'est pas en mesure de se donner elle-même son ministre
ordonné [n° 29]. »
Deux jeunes de trente
ans rencontrés il y a peu se présentent l'un et l'autre à moi, au cours d'une
conférence, en ces termes : « j'anime les messes sans prêtres dans ma
paroisse... » Dans les faits, l'absence de prêtre, acceptée et normalisée, ne
produit que pour un temps la ferveur palliative de quelques laïcs engagés. À
terme, la fonction du prêtre paraissant facultative, et se distinguant mal de
la fonction d'animation assurée par les fidèles lors des ADAP, est mise à
distance : dans une telle confusion, comment le sacerdoce pourrait-il encore
attirer les jeunes, que l'on encourage plutôt à s'engager dans la pastorale des
prétendues « vocations laïque » dont le concept même est une billevesée ? Sur
ce point, contrairement aux évêques de France, le pape insiste à nouveau sur la
nécessité de promouvoir « la pastorale en faveur des vocations sacerdotales [n°
31]. » La meilleure façon de favoriser les vocations à la prêtrise reste la
messe : « le soin attentif apporté par les prêtres au ministère eucharistique,
ajoute le pape, [...] constitue pour les jeunes un exemple efficace et un
encouragement à répondre avec générosité à l'appel de Dieu. [n° 31]. »
Il ne
s'agit pas pour un catholique, devant la désolation liturgique et le désert
sacerdotal, de cesser d'obéir au précepte dominical : « Tu sanctifieras le jour
du Seigneur » que l'Église précise, en faisant de l'assistance à la messe le
dimanche une obligation grave. Le danger réel serait de séculariser sa pratique
chrétienne, sous prétexte qu'il n'y a pas de messe près de chez soi, en restant
au chaud sous la couette le dimanche matin, ou en privilégiant le sport, comme
les nouveaux païens, il est évident qu'il est meilleur de se rendre à l'église
le dimanche, en famille, pour prier - en dehors même de toute célébration.
« Vocation laïque » ou vocation sacerdotale ?
Il s'agit seulement de
faire comprendre que les ADAP n'opposent aucune résistance à la crise et au
vide sacerdotal que ces assemblées sans prêtres, souvent artificielles et
moroses, ne font qu'accélérer. Elles sont une non-solution à la messe de Paul
VI et une dissolution du sacerdoce des prêtres dans le « sacerdoce commun » des
fidèles. La pratique des ADAP amplifie le vide liturgique et marque la fin -
l'aboutissement historique, sinon théologique - de la nouvelle messe. Depuis 30
années, le missel de Paul VI ne suscite plus de prêtres en France qu'en nombre
infime - une centaine par an. Ne juge-t-on pas l'arbre aux fruits ? Jean-Paul
II a bien souligné que le redressement de la crise liturgique sera sacerdotal.
Mais pour que les vocations reprennent, pourquoi tarder à rétablir le droit de
la messe, conformément à la tradition ? Dans la pratique, pour le futur
immédiat des paroisses et le maintien du sacerdoce catholique, le choix des
évêques ne devient-il pas de plus en plus net et crucial : « messe sans prêtre
» ou messe traditionnelle?
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