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Les célébrations dominicales en l'absence de prêtre: Fin de la messe de Paul VI ?

Abbé Christophe Héry

Nouvelle revue CERTITUDES - octobre-novembre-décembre 2002 - n°12

Ce texte a été publié accompagné de notes de bas de page, que nous ne reprenons pas ici.

Signe de confiance ou signe de crise ? Alors que le Saint-Père, ce Jeudi saint de la vingt-cinquième année de son pontificat, publie sa quatorzième lettre encyclique, entièrement dédiée au mystère de la messe, au sacerdoce et à l'eucharistie, la question des assemblées liturgiques devient cruciale : sous des raisons pieuses et pour répondre à d'apparentes nécessités, l'assemblée sans prêtre se substitue de plus en plus aux nouvelles messes. La multiplication des « messes sans prêtre » est-elle un présage d'espérance manifestant la générosité des laïcs, ou bien la marque inquiétante d'une impasse des réformes conciliaires ?

Lorsqu'il n'y a plus de prêtre - la situation devient, certes, préoccupante - il semble bon, voire nécessaire, que les chrétiens se rassemblent le dimanche à l'église pour prier et sanctifier ensemble le jour du Seigneur. Lui-même l'a promis : « Là où deux ou trois de réunissent en mon nom, je suis au milieu d'eux. »

Officiellement approuvées par le pape et les évêques, les célébrations liturgiques sans prêtre se répandent donc dans les ex-paroisses -en campagne depuis longtemps et maintenant en zone urbaine - pour maintenir une vie communautaire apparente là où le désert spirituel, sinon, recouvrirait bientôt la terre. Présidées le plus souvent par des laïcs et quelquefois par des diacres mariés, ces célébrations se substituent dans les faits à la nouvelle messe - qu'il s'agisse des ADAP (assemblées dominicales en l'absence de prêtre), des sépultures, mariages, baptêmes ou autres formes de liturgie.

Le père Gy : « fragilité théorique » des Adap

« Pour revenir à la célébration dominicale sans prêtre, soulignait le père Gy dès 1985, sa chance est au fond de répondre à un besoin purement pratique qui lui fait éviter les écueils d'une certaine fragilité théorique. » Observation judicieuse du grand liturgiste français ; mais peut-on aborder franchement, avec le recul du temps, le problème de cette « fragilité théorique » posé par les ADAP, sans éluder les difficultés doctrinales ?

Le problème semble se poser ainsi : présentée comme une nécessité pastorale, cette pratique est-elle un palliatif provisoire, un pis-aller dans l'attente du retour des vocations sacerdotales, ou bien correspond-elle à une nouvelle avancée dans le processus de la réforme liturgique, une expression de la vitalité innovante de l'Église, une ouverture dans la compréhension du rôle des laïcs et de leur « vocation » à promouvoir la praxis de la « nouvelle évangélisation » ?

D'une autre façon, la pleine normalisation des assemblées sans prêtre par Rome, ou bien marque l'échec de la réforme liturgique et le recul de la messe conciliaire - il n'y a presque plus de jeunes prêtres pour la célébrer quand les anciens disparaissent - ou bien, au contraire, son plein aboutissement et son succès. La question se pose également de savoir si la célébration sans prêtre s'inscrit en rupture ou en continuité logique avec l'esprit du concile. Quant à la messe de Paul VI, dont les assemblées du dimanche prennent progressivement la place, on peut se demander si elle n'est pas massivement appelée à disparaître. Afin d'éclaircir les motifs et le sens de ces nouvelles célébrations qui modifient en profondeur le visage de l'Église et sa liturgie, il faut explorer les dits et écrits de ceux qui ont oeuvré pour leur mise en place, depuis les années soixante-dix.

Un document de 1973 : « Le rassemblement est-il lié au prêtre ? »

On observera comment le Centre National de Pastorale Liturgique préparait l'avenir et prévoyait dès les années 1970 la mise en place de cette liturgie sans prêtre, aujourd'hui normalisée et partout répandue. En octobre 1973, cette commission chargée d'appliquer le concile en matière liturgique publie dans son bulletin Info-CNPL un article d'avant-garde, court mais révélateur : « Des assemblées sans messe ? »

Il s'agit d'un document essentiel si l'on veut comprendre rétrospectivement la « théologie de la célébration » qui inspire à la fois le concile Vatican II et la nouvelle messe : ce texte prépare les esprits à l'instauration des assemblées dominicales en l'absence de prêtre (ADAP) et révèle qu'elles étaient programmées dès le début des bouleversements liturgiques. La messe de Paul VI, aujourd'hui menacée de disparition, y est présentée comme une étape vers l'assemblée liturgique sans lien avec le prêtre. Les intertitres du document, à eux seuls, sont éloquents : « Les chrétiens se rassemblent » ; « Un signe de l'Eglise » ; « Le rassemblement est-il lié au prêtre ?» ; « Une Eglise qui vit » ; « Préparer l'avenir ».

Est avancé tout d'abord l'argument factuel du manque des prêtres, qu'il va falloir prévoir et anticiper, non pour y faire face en suscitant des vocations sacerdotales, mais pour s'y adapter en encourageant l'engagement des laïcs : « Le nombre de prêtres diminue et nous ne sommes pas encore au creux de la vague » ; « des prêtres savent qu'ils ne seront pas remplacés. » Sur ce point, les faits donnent raison au document : le nombre des prêtres a chuté vertigineusement, de 67 000 lors du concile, à 16 000 en 2003 ; on prévoit 8 000 prêtres à l'horizon 2008, d'une moyenne d'âge supérieure à 70 ans.

De plus, les prêtres ont bien autre chose à faire qu'à dire la messe ; ils sont occupés le week-end à de multiples tâches : « Les activités sacerdotales du dimanche se diversifient : service de la communauté paroissiale, sans douté, mais aussi présence aux jeunes, rencontres d'action catholique, sessions de travail qui ne peuvent se tenir que le week-end... »

A quoi s'ajoutent des motifs de piété habilement avancés : « Est-ce d'ailleurs une solution saine que ce travail à la chaîne de prêtres qui courent d'un lieu à l'autre pour célébrer trois messes - minutées - le dimanche matin ? Cela peut-il favoriser chez le célébrant sa propre prière et son rôle d'animateur de la prière ?» À ne célébrer la messe qu'en la disant chaque dimanche en un lieu différent, « on détruit le rythme hebdomadaire et le sens profond du rassemblement dominical ». Plutôt que de « colmater sans cesse les brèches », il faut « voir la situation en face et y répondre positivement », comme en pays de mission.

Comme si l'on prévoyait lors de sa mise en place la stérilité du nouveau rite, inapte à faire éclore de nombreuses vocations, il s'agit d'anticiper ce désert annoncé en façonnant dès 1970 une liturgie de substitution sans prêtre. Une telle liturgie serait désormais pensable, car c'est au peuple de Dieu - ce « nous » collectif - qu'il appartiendrait, par un pouvoir reçu au baptême, de donner forme au Corps du Christ : « Le Corps du Christ [l'Église] aujourd'hui n'a pas d'autre visage que celui que nous lui donnons. » Dans cette chirurgie esthétique qui vise à rajeunir le visage du Corps mystique, l'assemblée joue un rôle primordial. « Le rassemblement est-il lié au prêtre ? » La réponse induite ici est négative. Selon la liturgie conciliaire, ce qui compte et ce qui fait sens, c'est le fait de se rassembler pour célébrer ; c'est la célébration en soi prise comme événement factuel, indépendamment de la messe qui s'y trouve ou non célébrée.

« Si l'assemblée est signifiante, c'est tous les dimanches qu'elle doit se tenir »

L'argument clef de ce document est clair : l'assemblée célébrante signifie l'Église et la constitue par elle-même. Or elle n'est pas liée au prêtre : « Dans ce rassemblement dominical [sans prêtre], l'Église vit, se manifeste et trouve son visage. » Parce que l'assemblée répond au « besoin [...] de voir l'Église », elle peut donc et « doit se tenir » avec ou sans prêtre « tous les dimanches ». Les fidèles laïcs sont ici investis d'un pouvoir de célébrer qui porte à l'équivoque, car il n'est plus l'apanage des prêtres ni lié au prêtre. L'acteur principal d'une telle célébration n'est plus le prêtre mais l'assemblée, qui peut très bien officier sans lui. La messe de Paul VI apparaît donc comme une étape qui conduira d'elle-même, à travers l’éclosion des « vocations laïques », à des assemblées liturgiques qui manifestent et constituent finalement une « Église » sans prêtres, présidée par des évêques et animée par des laïcs.

Vient surtout l'argument décisif, théologique : « Si l'assemblée est vraiment signifiante, c'est tous les dimanches qu'elle doit se tenir. » C'est d'ailleurs le mot « assemblée » qui a prévalu plutôt que « célébration » pour désigner cette liturgie ( ?) sans prêtre, dans la terminologie conciliaire. Les « quelques vieilles femmes » qui assistent encore à la messe sont déclarées « peu représentatives des véritables éléments qui composent le peuple de Dieu » : elles sont considérées aux yeux du monde comme non « signifiantes » - voire insignifiantes ! la nouvelle messe désertée par les fidèles n'apparaît plus suffisamment comme « un signe de l'Église »... Dont acte !

La consécration sacramentelle du corps et du sang du Christ se trouve donc relativisée et minimisée, au profit de l'importance nouvelle donnée à l'assemblée - au sens le plus sociologique du terme -nouveau symbole eucharistique substitué au sacrifice : l'assemblée comme telle devient « signe de l'Église » et « sacrement » du Royaume. La visibilité de l'Église se réduit au peuple réuni en assemblée cultuelle. Ceci s'inscrit en parfaite cohérence avec les réformes opérées par Vatican II.

La religion conciliaire émerge parfaitement : cette doctrine de « l'assemblée signifiante » confirme les transpositions de sens admises par la messe de Paul VI, dont l'ADAP est présentée ici comme un prolongement logique et irréversible. La portée religieuse de la messe ne consiste plus dans l'actualisation du sacrifice, qui passe à l’arrière-plan : L'eucharistie ne désigne plus en propre le sacrement du corps et du sang du Seigneur, offert en sacrifice, sous le signe visible du pain et du vin ; mais plutôt le « rassemblement » du Corps mystique du Christ, c'est-à-dire de l'Eglise renommée « sacrement », offert et célébré par l'assemblée qui en est le signe visible et qui le constitue. « Se retrouver chaque semaine pour célébrer la résurrection du Christ, voilà l'une des marques les plus apparentes du chrétien. Dans ce rassemblement dominical, l'Église vit, se manifeste et trouve son visage ».

Pour la Tradition, le fruit du sacrement de l'eucharistie est l'unité de l'Église. Pour le concile en revanche, l'Église prend la place du Saint-Sacrement : selon l'expression de Martimort, « l'assemblée est un signe sacré » ; le fruit du rassemblement ecclésial, c'est « l'unité du genre humain ». Désormais, « l'ensemble des participants se sent responsable de l'image d'Église donnée par ce rassemblement. » Religion dont le culte serait l'image d'elle-même ? N'est-ce pas là une autre religion ?

Les Adap et le précepte dominical : nul n'est tenu d'y assister

En 1986, l'archevêque de Tours, Mgr Honoré, dans un document qui fit quelque bruit, franchit un nouveau pas. Bien dans la ligne conciliaire, il considère que le dimanche est sanctifié, antérieurement à la messe, « d'abord par l'Assemblée dominicale [et majusculaire] des fidèles ». « Ensemble, ils signifient l'Église. Ensemble, ils font l'Église » : l'Assemblée prévaut sur la messe en tant que « signe privilégié de la vie chrétienne » et « sacrement » de l'Église, mais aussi par sa plus grande « créativité » ; ce qui est nouveau, c'est qu'elle constitue un véritable « devoir religieux »... ADAP obligatoire tous les dimanches ?

Cependant, sur le fait que la participation aux ADAP n'accomplit pas le précepte dominical, vient l'année suivante une réponse ferme de la Congrégation du Culte divin « Les fidèles ne l'accomplissent pas [le précepte] en participant à la célébration de la Parole de Dieu ; ils ne sont pas tenus de participer à de telles célébrations. »

Le 30 juin 1988, un décret du Saint-Siège approuve les Adap

En 1987, c'est le pape Jean-Paul ÏÏ en personne qui prend la parole : « La liturgie doit demeurer vivante » est le titre de son allocution à l'Assemblée de la Congrégation pour le Culte divin du 22 mai 1987. Le pape justifie entièrement les ADAP en acceptant ce sophisme pratique : « Cette forme de célébration ne remplace pas la messe, mais elle doit la faire désirer davantage. » Mais comment faire désirer la messe en préparant et en habituant les fidèles à s'en passer ? Comment surtout susciter des vocations sacerdotales si le prêtre n'apparaît plus dans sa fonction sacrée, propre et indispensable : offrir le sacrifice et consacrer l'Eucharistie ?

Le 30 juin 1988, La Congrégation pour le culte divin promulgue un Directoire pour les célébrations dominicales en l'absence de prêtre. Les cardinaux Meyer et Noe signent un long document destiné à autoriser les ADAP en les normalisant, pour que « soit gardée la tradition chrétienne du dimanche » [n° 6]. Car le dimanche est « un jour institué pour le bien de la personne humaine » [n° 16]. Là où on ne peut « célébrer pleinement » [n° 2] « l'Eucharistie comme mémorial de la mort et de la résurrection du Seigneur » [n° 1], il est permis et même recommandé « en notre temps » [n° 18], de réunir rassemblée, « pour manifester que l'Eglise ne naît pas d'elle-même mais est convoquée par Dieu » [n° 12] ; et aussi pour que « les fidèles [...] soient protégés de l'attrait des sectes » [n° 15]. À défaut de diacres, des laïcs désignés, « hommes et femmes », pourront présider l'assemblée, diriger « la prière, le ministère de la Parole et la distribution de l'Eucharistie » [n° 30].

Argument principal, après les classiques raisons de fait : « le rassemblement dominical est signe pour le monde du mystère de communion qu'est l'Eucharistie » [n° 50]. On voit que le mot Eucharistie, par une sorte de synecdoque, change de sens. Se trouve avalisée en effet la doctrine de rassemblée qui, réunie à la mémoire du Christ, constitue le signe et le sacrement de la communion humaine, prévalant dans la praxis pastorale, sur le sacrifice de la messe et sur le sacrement proprement dit de l'Eucharistie, dont le fruit traditionnel était l'unité de l'Église. Ce n'est plus le sacrement de l'Eucharistie qui fait l'Église, c'est l'Église-sacrement qui, rassemblée, fait l'Eucharistie.

Certes, « le caractère supplétoire de telles célébrations » [n° 21] est bien rappelé, ainsi que la différence avec la messe, mais ces mises en garde manifestent que la confusion est déjà partout répandue depuis les années 1970.

« L'Eglise vit de l'Eucharistie »

A noter que la directive imposée ici [n° 23], de prier lors des ADAP pour que se multiplient les vocations sacerdotales, n'est plus suivie en 2002-2003 : la conférence des évêques de France, présidée par Jean-Pierre Ricard, demande désormais que l'on prie pour que se multiplient les « vocations laïques ».

La dernière encyclique de Jean-Paul II, L'Église vit de l'Eucharistie, parue le Jeudi saint, 17 avril 2003, fait allusion en passant à la théologie des ADAP. Le pape renverse globalement la théorie de l'assemblée célébrante, et relativise l'idée du sacerdoce commun des fidèles. Indirectement, il semble donc prendre ses distances et marquer davantage les limites de ces célébrations sans prêtre non « véritablement eucharistiques. »

« Il faut malheureusement déplorer, dit le pape, surtout à partir de la réforme liturgique postconciliaire, en raison d'un sens mal compris de la créativité et de l'adaptation, que les abus n'ont pas manqué [n° 52]. » « Quand la communauté est privée de prêtre, on cherche à juste titre à y remédier d'une certaine manière [...] Mais de telles solutions ne doivent être considérées que comme provisoires, durant le temps où la communauté est en attente d'un prêtre. » Ce texte n'entend donc pas mettre fin aux ADAP. Cependant, Jean-Paul II précise : « Pour être véritablement eucharistique, l'assemblée qui se réunit pour la célébration a absolument besoin d'un prêtre ordonné qui la préside. D'autre part, la communauté n'est pas en mesure de se donner elle-même son ministre ordonné [n° 29]. »

Deux jeunes de trente ans rencontrés il y a peu se présentent l'un et l'autre à moi, au cours d'une conférence, en ces termes : « j'anime les messes sans prêtres dans ma paroisse... » Dans les faits, l'absence de prêtre, acceptée et normalisée, ne produit que pour un temps la ferveur palliative de quelques laïcs engagés. À terme, la fonction du prêtre paraissant facultative, et se distinguant mal de la fonction d'animation assurée par les fidèles lors des ADAP, est mise à distance : dans une telle confusion, comment le sacerdoce pourrait-il encore attirer les jeunes, que l'on encourage plutôt à s'engager dans la pastorale des prétendues « vocations laïque » dont le concept même est une billevesée ? Sur ce point, contrairement aux évêques de France, le pape insiste à nouveau sur la nécessité de promouvoir « la pastorale en faveur des vocations sacerdotales [n° 31]. » La meilleure façon de favoriser les vocations à la prêtrise reste la messe : « le soin attentif apporté par les prêtres au ministère eucharistique, ajoute le pape, [...] constitue pour les jeunes un exemple efficace et un encouragement à répondre avec générosité à l'appel de Dieu. [n° 31]. »

Il ne s'agit pas pour un catholique, devant la désolation liturgique et le désert sacerdotal, de cesser d'obéir au précepte dominical : « Tu sanctifieras le jour du Seigneur » que l'Église précise, en faisant de l'assistance à la messe le dimanche une obligation grave. Le danger réel serait de séculariser sa pratique chrétienne, sous prétexte qu'il n'y a pas de messe près de chez soi, en restant au chaud sous la couette le dimanche matin, ou en privilégiant le sport, comme les nouveaux païens, il est évident qu'il est meilleur de se rendre à l'église le dimanche, en famille, pour prier - en dehors même de toute célébration.

« Vocation laïque » ou vocation sacerdotale ?

Il s'agit seulement de faire comprendre que les ADAP n'opposent aucune résistance à la crise et au vide sacerdotal que ces assemblées sans prêtres, souvent artificielles et moroses, ne font qu'accélérer. Elles sont une non-solution à la messe de Paul VI et une dissolution du sacerdoce des prêtres dans le « sacerdoce commun » des fidèles. La pratique des ADAP amplifie le vide liturgique et marque la fin - l'aboutissement historique, sinon théologique - de la nouvelle messe. Depuis 30 années, le missel de Paul VI ne suscite plus de prêtres en France qu'en nombre infime - une centaine par an. Ne juge-t-on pas l'arbre aux fruits ? Jean-Paul II a bien souligné que le redressement de la crise liturgique sera sacerdotal. Mais pour que les vocations reprennent, pourquoi tarder à rétablir le droit de la messe, conformément à la tradition ? Dans la pratique, pour le futur immédiat des paroisses et le maintien du sacerdoce catholique, le choix des évêques ne devient-il pas de plus en plus net et crucial : « messe sans prêtre » ou messe traditionnelle?