Marie-José,
ceux qui vous connaissent savent que pour vous l'artiste est aussi un maître
d'attitude !
Georges
Mathieu, qui a été l'une des grandes références de ma vie artistique, a eu
cette formule : « Au
XXème siècle l'attitude de l'artiste dans la société est encore plus
importante que son œuvre.
» Si après beaucoup d'activités, je me suis consacrée à un art comme la
sculpture, c'est que j'ai pris conscience que l'art réunit tous les problèmes
et questions que l'on peut rencontrer dans une vie et leur offre, à travers la
création, une solution par en haut. L'acte de création ne peut être réussi
que si est désintéressé : voilà toute la morale de l'artiste.
Après
une enfance solitaire et difficile, j'ai appris définitivement à me réjouir
de la vie et je tiens de cette période mon intransigeance face aux
pleurnicheurs. Mais il n'y a pas que la morale ! L'art correspond également à
une vision du monde qui s'y exprime. Aussi loin que je remonte dans mon
souvenir, j'ai toujours eu l'impression de concevoir avec beaucoup de précision
le mécanisme du monde avec toutes ses interactions. C’est la diversité qui
m'a frappée d'abord. Je suis restée résolument imperméable à l'idée qu'il
n'y ait qu'une seule façon de voir la vie. Pour moi, il était clair que chaque
individu humain détient une partie de la vérité, mais sans voir quelle est
son implication avec les autres parties. Le souvenir le plus concret qui a marqué
ma conception de l'oeuvre d'art remonte sans doute au jour où un ami
journaliste après m'avoir fait lire un article m'a demandé : « Dis-moi
pourquoi cet article est génial. » Je n'ai pas trouvé, il m'a donné la réponse
: « Si tu changes de place un article, une virgule, un pronom, tout
l'article s'écroule. » Quarante ans après, ce micro-événement peut
toujours servir d'illustration à la préoccupation qui inspire ma démarche en
sculpture et dans d'autres domaines comme l'écriture ou la parole.
Votre
enfance a donc été déterminante...
Je
manque de mémoire, mais je garde le souvenir des quelques questions qui me
travaillaient énormément à cette époque. La première pourrait se formuler
ainsi : si j'étais une fourmi, comment verrais-je une fleur ou un papillon,
comment verrais-je un homme ou un pantalon ? C’est parce que je me suis
toujours posé cette question que je ne peux pas adhérer au
droit-de-l’hommisme abstrait. La deuxième question remonte à certains cours
que j'ai reçus à l'école. On m'apprenait que certaines civilisations
disparaissaient. Je suis heureuse aujourd'hui d'avoir une perspective toute différente
de celle que l'on m'enseignait autrefois. « Nous autres civilisations, nous
savons que nous sommes mortelles » disait Paul Valéry avec fatalisme. Mais les
civilisations ne disparaissent pas comme cela, on les fait disparaître.
«La
raison profonde de mon optimisme, c'est qu'il existe toujours une possibilité
de se défendre »
C’est
d'ailleurs la raison profonde de mon optimisme : on a toujours une possibilité
de se défendre. Les gens aiment dire que la mort d'une civilisation, c'est
quelque chose de cyclique et de naturel et que personne n'y peut rien ! Or la
mort d'une civilisation vient de tout autre chose : une noble civilisation
s'endort forcément sur ses lauriers. Et puis, à l'intérieur d'elle-même,
elle laisse vivre et prospérer une élite de pouvoir qui prend peu à peu la
place de l'élite de qualité. La ruine d'une civilisation provient de deux
facteurs : l'affaiblissement dans le confort, qui permet l'explosion d'un
pouvoir malfaisant...
Tout
cela ne nous renseigne guère sur vous-même...
Je
peux en tout cas attester qu'une enfance mangée par les problèmes matériels
et manquant d'affection peut apporter, à l'âge adulte, de considérables
ressources de résistance et de bonne humeur.
Vous
voulez dire que vous vous en êtes sortie parce qu'au fond de vous-même se
cachait cette vocation d'artiste, qui s'épanouit aujourd'hui ?
Absolument
pas. J'ai attendu l'âge de 28 ans pour me consacrer à l'art. J'ai toujours eu
la conviction de savoir utiliser au mieux ce que d'autres avaient créé. Mais
je croyais que j'étais incapable de créer quelque chose, au sens propre, je
veux dire quelque chose de nouveau. Bien évidemment j'avais quelques
dispositions... Je dessinais d'ailleurs à longueur de journée, mais je me
croyais inapte à la création. Dès le départ pourtant, j'avais choisi d'être
polyvalente, n'ayant pas de vocation particulière. Le souci qui m'a guidé : ne
pas abdiquer ma liberté. J'ai été successivement documentaliste au CNRS ;
relations publiques dans une boîte de visiteurs médicaux pour l'Afrique noire
; directeur de cette société au Nigeria. Je suis revenu à Paris où j'ai été
journaliste médicale. Et puis j'ai rencontré mon mari. Jean avait tout du
prince charmant, un nom, un titre, et les tempes argentées que lui donnaient
les vingt-cinq ans qu'il avait de plus que moi. Il
rentrait de 25 ans d'Argentine, où il avait été le décorateur d'Evita
Peron. Grâce à lui, j'ai eu l'impression d'avoir vécu deux vies. Nous
partagions le même goût pour la polyvalence... Avec lui, j'ai vécu pendant
quelques années la vie mondaine du tout Paris, avec lui, je me réfugiais en
Corse pour la fuir. J'ai appris -grâce à lui-la sculpture, la décoration,
l'architecture, il faut dire que j'ai toujours eu peur de la spécialisation prématurée
et j'ai toujours appris de beaucoup de gens différents dans différents
domaines. Mais la sculpture est un art riche et complexe et je m'y consacre
depuis 35 ans, sans avoir envie de changer.
Pour
moi, qui ai visité votre atelier à Beauvoir, votre art peut dérouter le goût
classique que je partage avec beaucoup de nos lecteurs...
C'est
une réaction parfaitement normale : Qui dit création dit obligatoirement information.
Comme je le dis souvent, si je vous invente une vingt septième lettre de
l'alphabet, vous la refuserez de prime abord, jusqu'à avoir fait l'analyse et
la synthèse qui vous permettront de la combiner avec les vingt-six autres, il
restera alors à un autre artiste de proposer la vingt-huitième. Si la création
ne déroute pas, c'est qu'il n'y a pas création. Attention pourtant : l'inverse
n'est pas vrai. Ce n'est pas parce qu'il y a déroute qu'il y a forcément création
comme on aimerait nous le faire croire aujourd'hui avec ce que j'appelle le
non-art officiel abscons. L'artiste, c'est celui qui a d'abord appris le langage
des signes et des formes, pour ensuite se créer son propre langage. Je reviens
à l'image des lettres de l'alphabet : Comment intégrer une vingt-septième
lettre, sans connaître parfaitement bien les vingt-six autres. En art, on
pourrait dire : comment créer une forme nouvelle sans avoir, préalablement et
pendant de longues années, observé, analysé, reproduit et mémorisé les
formes existantes ? Une de mes élèves voulait intégrer dans une de ses
sculptures un revolver. Je lui ai demandé d'apporter ce revolver à l'atelier.
Elle a refusé disant qu'elle le connaissait par cœur. Elle le connaissait,
elle l'avait eu devant les yeux durant plus de 20 ans. Je la laissais monter sa
terre toute seule, puis lui demandai d'apporter son revolver. Et à l'aide d'un
centimètre, elle constata qu'elle ne savait pas « voir ». L'expérience
servit pour tout l'atelier. On se demande souvent s'il faut avoir dessiné ou
sculpté des feuilles d'acanthe pour mieux apprendre à dessiner ou à sculpter.
Je crois que l'on peut apprendre la perfection d'une courbe ou la tension d'un
volume en utilisant beaucoup d'autres modèles que la feuille d'acanthe, qui en
a rebuté plus d'un, il faut le dire.
«
L'artiste ne crée pas les formes, il les fait parler »
Je
reviens un peu en arrière : vous avez employé l'expression « langage des
formes ». Pouvez-vous concrétiser un petit peu ?
Je
vous propose un exemple. Lorsque je donne un cours d'initiation, je pose
toujours la question : pour représenter un homme violent, utiliseriez-vous des
lignes courbes, rondes sinusoïdales ou bien plutôt des lignes aiguës, raides
et acérées ? La réponse tombe sous le sens et fait comprendre à l'auditoire
qu'il existe un langage des formes qu'il faut respecter et que l'artiste ne crée
pas. On peut le dire autrement : il y a toujours un rapport étroit entre la
forme et le fond.
Autre
précision : que cache exactement cette expression fleurie, qui vous appartient
je crois : le non-art officiel abscons?
Je
n'éprouve aucun plaisir à employer à longueur de temps une expression aussi
longue. Mais elle seule pouvait rendre compte avec précision de ce que d'aucuns
appellent l'art contemporain, il faut d'abord dire que cette forme d'art
contemporain ne répond à aucune définition de l'art. Qui dit art, dit mise en
forme de connaissances et de techniques accumulées. « L'art s'entend comme
l'application des connaissances apprises par l'homme et des moyens dont il
dispose pour la réalisation d'une conception quelconque ». Vous trouvez cela
dans l'édition 1920 du Larousse. Cette définition implique trois choses :
d'abord une continuité avec le passé à travers lequel nous recevons un héritage
de connaissance et qui est pour l'artiste un réservoir de formes ; ensuite une
pratique individuelle ; enfin la réalisation concrète d'une vision personnelle
de l'artiste. Ces trois étapes du processus
de
l'inspiration et de la création sont absentes de ce que l'on appelle l'art
contemporain : Je parle donc de non-art. Mais j'ajoute que ce non-art est
officiel car il a été imposé par les structures de l'Etat et par les médias
politisés. Je déclare enfin que ce non-art officiel est abscons, pour avertir
qu'il n'y a aucun sens à y chercher. Je voudrais éviter de donner des
exemples, mais je fais confiance aux lecteurs pour les trouver : ils
fourmillent!
Comment
définissez-vous par comparaison votre propre mode d'expression artistique ?
Ma
démarche se résume à deux mots apparemment antithétique : abstraction
figurative. Je dis apparemment. En réalité, toute véritable abstraction doit
figurer quelque chose ! J'aborde là un sujet sur lequel nous n'avons pas
exactement le même point de vue, Georges Mathieu et moi. Il m'a toujours dit
qu'il préférait ne trouver aucune référence figurative dans une œuvre.
Personnellement, je ne ressens pas une barrière aussi rigide entre figuratif et
abstrait. Je suis convaincu que les deux épithètes le figuratif et l'abstrait,
se retrouvent dans toute oeuvre. Exemple : une nature morte avec trois citrons.
Si elle n'est que figurative sera un mauvais tableau. Ce qui en fait la qualité
et parfois le génie, c'est la proportion d'abstraction qui s'y trouve mêlée
sans que cela soit apparent pour le néophyte. C’est toujours la petite ou la
grande déformation que l'artiste inclut dans le réel qui fait la qualité de
ce que vous aimez dans le figuratif. Et cette déformation correspond à la part
d'abstraction que doit comporter une œuvre figurative.
«
C'est toujours la petite ou la grande déformation que l'artiste inclut dans le
réel qui fait la qualité de ce que vous aimez dans le figuratif»
On
peut aussi prendre le problème dans l'autre sens. Partons de l'art abstrait :
Que ce soit le fruit d'une intention préalable consciente ou le fruit d'une
concentration intense sans intention consciente (concentration à travers
laquelle le signe précède la signification, comme le veut Georges Mathieu),
l'art abstrait doit toujours avoir sa part de figuratif au sens le plus large,
il doit dire quelque chose, sinon il est abscons. Je transposerais volontiers
ces thèmes dans le langage de Stéphane Lupasco, qui a beaucoup marqué ma réflexion
personnelle. Nous sommes forcés d'admettre que, comme tout homme, un artiste a
une composante psychique (ou plutôt neuropsychique), une composante biologique
et une composante qui appelle macro-physique et qu'on dira purement matérielle.
C’est la supériorité de l'une des trois composantes qui fait - selon un étrange
dosage - l'originalité de chaque artiste... Un artiste à dominante matérialiste
plus forte s'exprimera par une peinture une sculpture ou une musique très représentative
et se trouvera mal à l'crise devant des expressions artistiques plus abstraites
ou simplement plus sensibles. A l'inverse, un artiste dont la composante
psychique l'emporte sur les deux autres aura tendance à s'exprimer avec des
formes beaucoup plus abstraites. C’est toute la différence entre Sibelius et
Bach si vous voulez... Quant à la composante biologique, faite de nos
sensations et de nos émotions, sa prédominance conduit à l'esthétique plus
qu'à la création pure. Cela dit, la sensibilité nourrit et est nourrie des
deux autres. De toutes façons, il est bien évident que c'est le jeu de ces
trois composantes qui fait la richesse d'une œuvre.
Le XXème siècle a donné la part du lion à l'intellectualisme, en oubliant la
sensibilité et le concret, il était dans l'ordre des choses qu'il accouchât
du non-art officiel abscons. Sans l'interaction des trois composantes, l'œuvre
n'existe pas.
Avec
toute cette construction spéculative, vous êtes en train de nous dire tout
simplement qu'il existe un art abstrait « classique » ?
Vous
tombez sur le terme exact qui m'a été appliqué par beaucoup de galeristes,
autant aux Etats-Unis qu'en Europe. Le problème, c'est que cela sort des catégories
commerciales, où l'on oppose les classiques (obligatoirement décédé) et les
contemporains (obligatoirement abscons).
Je
ne cherche pas à attenter à votre modestie, mais je sais que la première
question que l'on pose à propos d'un artiste, c'est toujours : où a-t-il exposé
? Pouvez-vous évoquer rapidement votre pedigree ?
Est-ce
que cela vous convient si je vous dis que j'ai mis ma première sculpture
monumentale à Orly, il y a trente ans, que j'ai exposé au CNIT, en tant
qu'invité d'honneur, pendant plusieurs années aux journées européennes des
composites, que mon buste d'Edgar Faure a fait l'événement européen, relayé
par l'AFP, lorsque avec la complicité de Georges Mathieu, je l'ai présenté à
l'Institut... J'ai aussi sculpté plusieurs trophées, dont celui de la course
du Triangle de l'Atlantique, gagné par Eric Tabarly et beaucoup d'autres choses
qu'il serait fastidieux d'énumérer...
«
Créer, cela s'apprend »
Vous
ne vous contentez pas de ce rayonnement artistique, vous avez aussi une visée pédagogique.
Je me suis laissé dire que vous avez à votre actif la formation d'une quantité
d'élèves.
Etant
donné mon parcours, il était tout naturel que je souhaite transmettre ce que
je sais faire. La rencontre avec mes élèves m'a obligé à aller plus loin que
je ne l'avais prévu au départ et à structurer une réelle méthode de
l'enseignement de la création. Contrairement à ce que vous pourriez penser, créer,
cela s'apprend. Tout le monde ne peut sans doute pas créer. Mais les créateurs
potentiels sont beaucoup plus nombreux qu'on ne le pense et ce ne sont pas
toujours ceux qui s'y essaient. Enseigner la création, cela peut paraître prétentieux
ou utopiste. En réalité, il s'agit simplement pour moi de transmettre une
technique mentale qui permette à chaque futur artiste de développer les trois
composants dont nous avons déjà parlé, technique, sensibilité, psychisme,
afin d'atteindre cet état de réceptivité que Mathieu appelle état d'extase,
que j'appelle pour ma part plus simplement « se mettre en blanc » et qui en
fait revient à se rendre disponible pour recevoir l'inspiration...
Vous
présentez cela comme un véritable exercice spirituel...
Mes
élèves ont toujours été très étonnés que malgré le discours très dur
qu'ils m'entendaient tenir contre les intellectualistes de tout poil, ils aient
autant appris de nos échanges verbaux que de la pratique concrète. Je voudrais
d'abord établir une distinction. Dans le métier de sculpteur, il y a deux
sortes de métiers différents : l'artisan sculpteur travaille en taille
directe, avec beaucoup d'habileté, mais on ne lui demande pas d'être créatif
: il reproduit des formes déjà élaborées. Le maître sculpteur, lui, se doit
d'être artisan sculpteur, pour tout connaître du métier de celui à qui il
demandera de réaliser la reproduction de son oeuvre, mais en plus, il doit
avoir un psychisme très riche, pour apporter le côté créatif. Or, la
confusion entre ces deux métiers entretient un malentendu, qui favorise l'éclosion
et la diffusion du non-art officiel abscons. Même Michel-Ange « créait » ses
projets avec de la glaise, à taille d'accommodation (40 cm) avant de les
reproduire en taille directe dans la pierre, aidé plus ou moins d'artisans
sculpteurs, selon l'état de ses finances.
«
Ce n'est pas un hasard si la Sainte Ecriture nous dit que Dieu a pris de la
terre pour faire son chef-d'œuvre »
Le
snobisme fait préférer le monumental à la petite taille. Mais il faut bien
comprendre que l'oeil humain accommode une forme à la distance des moins et que
le modelage est l'opération créative par excellence. La taille directe au
monumental n'est qu'une action de reproduction. Je vais peut-être casser un
mythe, mais il faut envisager les choses concrètement : s'il n'avait pas le modèle,
un sculpteur perché sur un escabeau à trois mètres de haut devrait
continuellement descendre et se reculer à plusieurs dizaines de mètres, pour
avoir une vue d'ensemble sur son oeuvre. C'est la raison pour laquelle, contrairement
à ce qui est enseigné aux Beaux arts, la terre n'est pas dépassée. Ce n'est
tout de même pas un hasard si la sainte Ecriture nous dit que Dieu a pris de la
terre pour faire son « chef d'oeuvre»...
On
me dit que vous vous êtes lancée dans l’arène politique avec la même
passion que vous mettez à produire des formes ?
Absolument
pas ! Je ne me suis jamais intéressée à la politique jusqu'en 1981, je
n'avais d'ailleurs jamais voté, il se trouve que lorsque j'ai créé une
structure d'enseignement, j'ai rencontré tellement d'obstacles sur ma route,
pour m'empêcher d'avancer, que, curieuse de nature comme toutes les femmes,
j'ai voulu savoir pourquoi. C'est alors que je suis tombée (ingénument !)
sur la politique. La liberté qui m'est si chère, je n'aurais pas pu la
conserver au sein d'un parti politique. Je suis donc parfaitement libre de tout
engagement, ce qui ne m'empêche pas de défendre mes convictions... sans réserves
! On pourrait les résumer en cette formule : « Si
nous vouions nous rétablir, il faut exiger dans tous les domaines compétence
et idéal d'excellence
». N'est-ce pas Romain Rolland qui disait : « Une
civilisation est décadente lorsqu'elle ne fait plus la différence entre une
colonne corinthienne et une colonne à peu près corinthienne
». Voyez qu'il s'agit d'abord de philosophie au sens large plutôt que de
politique, même si les applications politiques de ce principe « rétrograde »
se multiplient aujourd'hui. Heureusement, il se trouve aussi beaucoup de gens
pour partager ces convictions. Même si cela ne suffit certainement pas à faire
un parti politique, cela suffit largement à réunir de plus en plus d'amis qui
partagent cette aspiration.
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