L'islam
est essentiellement une charia, c'est-à-dire une loi. Son fondateur,
Mahomet, a été chef militaire et il a fondé un Etat expansionniste au
cœur de l'Arabie. Pourra-t-on faire en sorte qu'il se considère lui-même
simplement comme une religion ? l'islam est-il réformable ? Rien n'est
moins sûr... En attendant, il importe de ne pas considérer que ce
serait un bien de passer les musulmans au laminoir de la laïcité
militante. Il y a plus de points communs entre un catholique fidèle et
un bon musulman qu'entre un catholique fidèle et l'un de ces zélanti
de la laïcité religieuse, anticléricaux, agnostiques et hostiles à
la foi catholique par habitude et par tradition.
C'est
« une péripétie due à la fatigue et à un certain ras-le-bol qui a
failli faire tout chambouler ». Voilà en quels termes Maître Chaenes
Eddine Hafiz, proche de la Mosquée de Paris, commentait la démission
donnée et reprise de Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris,
après qu'on ait annoncé les mauvais résultats de la liste conduite
par lui, lors des élections régionales au Conseil français du culte
musulman, qui ont eu lieu l'année dernière, à l'initiative de Nicolas
Sarkozy. Les 4000 délégués de toutes les mosquées de France ont
voté assez massivement en faveur de l'Union des Organisations
Islamiques de France (UOIF), organisation fondamentaliste, liée aux Frères
musulmans et soutenue financièrement par l'Arabie Saoudite.
Démission
ou pas, la réaction de Dalil, dont on sait combien il a oeuvré pour
un Islam qui soit vraiment aux couleurs de la France, est éloquente :
« Je suis profondément convaincu, déclarait le recteur de la Mosquée
de Paris à l'hebdomadaire Valeurs actuelles,
que
le courant fondamentaliste qui exercera un pouvoir sans partage au
sein du Conseil causera non seulement un très grave préjudice aux
musulmans de France, mais également à la République (...) Aucun rapprochement,
même tactique, avec les dirigeants de l'UOIF n'est possible tant leur
comportement hégémonique est fort».
On
ne veut voir dans les débordements de certains fondamentalistes qu'une
forme marginale d'intégrisme
Il
ajoutait « Je suis persuadé que la très grande majorité des
musulmans de France rejette ce courant intégriste et rétrograde ». Et
on peut dire qu'il posait là la vraie question, même s'il ne la
posait pas sous forme de question : est-il vrai qu'il existe un islam
progressiste, tolérant bref assimilable par un pays comme la
Fronce
? Cette question est aujourd'hui interdite, censurée. On ne veut voir
dans les débordements de certains fondamentalistes qu'une forme
marginale d'intégrisme, qui serait appelée à disparaître tout
naturellement... Rachid Kaci, le sympathique et fonceur fondateur de
Democratia, écrivait dans Le
Figaro
qu'il suffirait de s'adresser à des musulmans de la deuxième ou de
la troisième génération, qui ont effectivement rompu avec leur pays
d'origine, pour découvrir des gens qui sont clairement républicains et
français...
Mais
l'affaire ne semble pas si simple : des personnes d'origine musulmane
peuvent en effet avoir perdu le contact avec leur matrice religieuse,
mais une réislamisation est toujours possible et elle s'effectue en général,
il faut le reconnaître, sur le mode intégriste.
Olivier
Roy a bien montré en son temps que l'islam des banlieues correspondait
presque toujours à ce schéma d'islamisation a posteriori d'une
population qui avait perdu le contact avec la tradition familiale.
Ma
conviction est qu'on ne fera pas l'économie d'une analyse profonde du
Coran, qui devra en quelque sorte être confronté aux normes européennes,
lui aussi. Plusieurs
auteurs
se sont employés à démythifier ce texte. Je pense à Alain Besançon,
dont Les trois tentations dans l'Église,
constituent
vraiment une approche sérieuse et fondamentale des risques que le
Coran fait courir à notre culture occidentale et chrétienne.
Les
versets colériques
Je
voudrais insister aussi sur un livre qui vient de paraître aux Éditions
Consep, le Guide pratique du Coran de Laurent Lagartempe. De manière
purement descriptive, l'auteur marque combien ce texte sacré risque
d'être difficile à intégrer dans notre culture... il va immédiatement
au point sensible : ce qu'il appelle les versets colériques, il en dénombre
650 dans l'ensemble du Coran, soit un ratio de 10 %. Oui, 10 % des
versets du Coran sont des appels au meurtre, à la vengeance ou
simplement des insultes à ceux que Mahomet nomme "les
incroyants", c'est-à-dire les non-musulmans. Quand on sait que
pour un musulman, le Coran est la pure parole de Dieu, sans le moindre
intermédiaire humain, on commence à mesurer peut-être le choc
culturel
que représente une éducation coranique dans un
pays
de tradition chrétienne.
Oh
! Il y a certes dans la Bible des invitations à la violence: L'abbé
Pierre, qui apparemment ne l'avait pas lu, vient de découvrir que le
Livre de Josué en est rempli : l'auteur sacré demande de passer tous
les non-juifs au fil de l'épée en les offrant en sacrifice au Dieu
tout puissant. Mais un chrétien qui lit de tels textes sait bien que la
Bible est une longue histoire et que l'Évangile - à la lumière duquel
il importe de lire l'Ancien Testament - ne contient rien de tel mais
recommande le contraire : « Vous avez appris qui a été dit : vous
aimerez votre prochain et vous haïrez votre ennemi. Mais moi je vous
dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent et
priez pour ceux qui vous persécutent et qui vous calomnient » (Matth.
V, 43-44)...
Il
serait temps qu'apparaisse la spécificité de l'enseignement chrétien,
sa nouveauté absolue dans l'histoire de l'humanité et sa permanente
actualité. Même si les francs-maçons qui tiennent le Machin européen
n'en veulent rien savoir... |