1789:
La France compte 81 000 religieux réguliers.
2
novembre 1789 : Nationalisation des biens du Clergé.
12
juillet 1790 : Constitution civile du Clergé établissant
un contrôle politique des prêtres.
20
Septembre 1792 : Laïcisation de l'état civil et légalisation
du divorce.
1794:
vague de déchristianisation en France : des milliers de prêtres
et des dizaines de milliers de catholiques subissent les persécutions
de la Terreur.
21
février 1795 : La Convention proclame la séparation de
l'Eglise et de l'Etat.
16
juillet 1801: signature du Concordat entre le Pape Pie VII et le
Premier Consul Bonaparte. L'Eglise retrouve un statut civil conforme à
sa mission surnaturelle, sur la base des structures géographiques rénovées
(département). Rome accepte la démission de tous les évêques pour
pouvoir reconstituer un corps épiscopal adapté aux exigences du
nouveau régime.
1808:
La France ne compte plus que13 000 religieux réguliers
1850:
Loi Falloux consacrant la liberté d'enseignement.
1877
: Le Grand Orient de France rompt avec la Grande Loge d'Angleterre, en
renonçant à invoquer le Grand architecte de l'Univers. Il s'agit d'une
première forme de laïcisme. C'est la Libre pensée qui donne le signal
de la laïcisation de la France.
1878:
La France compte 160 000 religieux réguliers. Le XIXème siècle a été
celui de la Renaissance catholique.
29
mars 1880 : Décrets contre les Congrégations : 261
couvents sont fermés ; 5643 jésuites sont expulsés. La laïcité
de l'enseignement est votée : l’enseignement public est interdit aux
congréganistes.
27
juillet 1884 : Loi Naquet rétablissant le divorce (interdit en
1814)
18
août 1884 : suppression des prières publiques à la rentrée
des Chambres.
26
mai 1885 : Loi laïcisant l'église Sainte Geneviève à Paris.
Elle prendra officiellement le nom de Panthéon (janvier 1896).
9
novembre 1891 : L'accès à la fonction publique est interdit aux
anciens élèves des établissements catholiques.
20
janvier 1892 : Cinq cardinaux français déclarent : “ Le
gouvernement de la République n'a été autre chose depuis douze ans
que la personnification d'une doctrine et d'un programme en opposition
absolue avec la foi catholique ”.
1892:
Léon XIII prône le ralliement des catholiques français à la République.
1901:
Loi Waldeck-Rousseau sur les associations, libéralisant toutes les
formes d'association sauf une : les congrégations religieuses, qui sont
soumises à une demande d'autorisation.
1902:
L'expulsion des ordres religieux donne lieu à de multiples incidents à
travers toute la France. Ainsi par exemple, pour chasser 22 humbles
moines de la Grande Chartreuse, la République ordonne le déploiement
de 1500 hommes d'armes, policiers et militaires.
Février-avril
1904 : interdiction aux soldats par le Ministre André de fréquenter
les Cercles catholiques ; Enlèvement des crucifix dans les prétoires
des Tribunaux.
7
juillet 1904 : Loi Combes interdisant tout enseignement aux
membres d'une Congrégation, qu'elle soit autorisée ou non.
31
juillet 1904 : fermeture de l'ambassade française au
Vatican, après l'affront du 28 avril précédent où le président de
la République, Emile Loubet, rendant visite à Rome au Roi d'Italie, ne
s'est pas manifesté au pape. Les relations diplomatiques avec le Saint
père seront rétablies en 1921.
28
octobre 1904 : L'affaire des fiches éclate au grand jour. Depuis
plusieurs mois le général André, ministre de la Guerre, réclamait
des fiches sur la pratique religieuse des officiers supérieurs. Il
avait fait deux catégories : “Corinthe” ou l'élite anticléricale
promise à un bel avenir militaire et “Carthage” ou la forteresse réactionnaire,
à “ détruire ”. Dénoncées par le journal Le Matin, lui-même
repris par Le Figaro, ces pratiques firent scandale, mais cela ne fut
pas suffisant pour faire tomber le ministère Combes. Le député barrésien
Gabriel Syveton donna alors au général trop zélé une mémorable
paire de gifles (4 novembre). Il paya de sa vie cette audace : on le
retrouva chez lui, asphyxié au gaz. Le 15 novembre, le général André
donna sa démission, entraînant dans sa chute le Ministère Combes et
préparant indirectement les voies au libéral Aristide Briand, véritable
promoteur de la loi de 1905.
9
décembre 1905 : Loi dite de séparation de l'Eglise et de
l'Etat, comprenant 44 articles en 6 titres. On peut lire dans le célèbre
article 2 : “ La République ne reconnaît, ne subventionne, ne
salarie aucun culte ”. A noter : le mot “séparation” n'existe pas
dans le texte de cette loi, qui procède à la confiscation des biens
d'Eglise (comme en 1789) et veut réduire l'Eglise à une simple
association cultuelle, sans reconnaître sa hiérarchie propre (un peu
comme en 1790, lors de la promulgation de la Constitution civile du
clergé).
1906:
Bataille des inventaires : conformément à la nouvelle loi, la République
confisque les biens ecclésiastiques. Le pape Pie X réagit très
fermement, en particulier dans l'encyclique vehementer nos, en refusant
le principe des associations cultuelles comme “contraire à la divine
constitution de l'Eglise”
2
janvier 1907 : Devant la résistance de l'Eglise, Aristide Briand
fait passer une loi, atténuant les exigences de la loi de 1905. C'est
le premier d'une longue série d'ajustement.
5
janvier 1907 : La devise “Dieu protège la France” est
supprimée sur les pièces de 20 Francs
16
mai 1920 : A Rome, canonisation de Jeanne d'Arc, la “sainte de
la patrie”. Le gouvernement français envoie une “ambassade
extraordinaire”, pour la circonstance. Est-ce le premier fruit de
cette Union sacrée qui a régné pendant la Grande guerre ?
19
août 1920 : Un crédit de 500 000 FF est débloqué par l'Etat
pour la construction d'une Mosquée à Paris. Entorse formelle à la loi
de 1905 !
1921
: Avec le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et
le Vatican, on retrouve la coutume d'un accord politique entre l'Eglise
et l'Etat pour la nomination des évêques. Le nonce à Paris s'appelle
Mgr Cerretti.
18
janvier 1924 : Dans l'encyclique Maximam gravissimamque, le pape
Pie XI accepte que les associations cultuelles prévues par la loi de
1905 soient interprétées comme des associations diocésaines, avec à
leur tête l'évêque du lieu.
1er
juin 1924 : Le statut particulier de l'Eglise catholique en
Alsace Moselle est “reconnu” par l'Etat français
10
mars 1925 : Protestation solennelle des Cardinaux et archevêques
de France après la victoire du Cartel des gauches et le retour du laïcisme
Mai
1929 : Cérémonie du Vème centenaire de la délivrance d'Orléans
par Jeanne d'Arc. Le président Gaston Doumergue demanda que lui soit
rendus “tous les honneurs liturgiques compatibles avec sa religion réformée”
1942
: Le délit de congrégation non autorisée se trouve supprimé de la
loi de 1901, ce qui provoque le retour en France de toutes les congrégations,
chassées 40 ans plus tôt. De plus, des avantages fiscaux sont concédés
aux associations qui peuvent prouver leur caractère exclusivement
cultuel (diocèses et congrégations).
9
août 1944 : Une ordonnance maintient “provisoirement”
l'essentiel de la législation religieuse de Vichy.
1946
: “ La France est une République laïque ” déclare désormais la
Constitution de la IV ème République. Les évêques français
acceptent le mot en opérant toutes sortes de distinctions.
1er
janvier 1947 : Vincent Auriol reprend la tradition des vœux à
l'Elysée des autorités religieuses
1958
: Le socialiste Guy Mollet envisage de signer un nouveau Concordat avec
Rome, en particulier pour clarifier la question scolaire. De Gaulle
enterrera prudemment ce projet, aussitôt arrivé au pouvoir. La
constitution de 1958 réaffirme le caractère laïque de la République
(article 2 de la loi constitutionnelle du 4 octobre). Le Général écrira
cyniquement au cardinal Grente : “ A moins que l'Etat ne soit ecclésiastique,
je ne vois pas - non plus j'en suis sûr que votre Eminence - qu'il
puisse être autre chose que laïque. Toute la question est de savoir
comment, dans quel esprit ”
1959:
loi Debré sur l'enseignement privé instaurant le financement des établissements
confessionnels en contrepartie de l'adoption des programmes d'Etat. Il
s'agit, selon toutes les apparences, d'une entorse faite à la Loi de
1905, selon laquelle la République ne saurait subventionner les congrégations.
Jean Rivero dans son Cours de libertés publiques (p. 268) défend la
rectitude juridique de la Loi Debré en ces termes : “ La Séparation
n'exclut pas la possibilité pour l'Etat de subventionner des activités
qui par elles-mêmes présentent un caractère d'intérêt général,
pour cela seul que ses activités seraient organisées dans un cadre
confessionnel ”. On pourrait aujourd'hui faire des applications fort
différentes de cette remarque, en subventionnant des écoles
islamiques...
1965:
Le Concile Vatican II favorise l'acceptation de l'idéologie laïque par
les catholiques.
1984:
Manifestation d'un million de personnes contre le projet de loi Savary
visant à nationaliser ou à laïciser l'enseignement privé.
1987
: Une loi (en réalité un amendement ajouté à une loi sur le mécénat)
déclare que les dons aux associations cultuelles seraient totalement
exemptés d'impôts.
1989:
Première affaire des foulards islamiques dans un lycée de Creil.
2003
Le projet de Constitution européenne ne fait pas mention de l'héritage
chrétien de l'Europe.
2004:
Vote de la loi sur l'interdiction à l'école des signes religieux
ostensibles.
|